En 2010, un an après la naissance de mon deuxième enfant, je me suis fait vasectomiser. Comme mon frère avant moi et notre père avant nous, mais sans concertation. Une coïncidence. Et un sujet de conversation comme un autre, si bien qu’à défaut de faire des petits, j’ai fait un émule. Dans ses pas, j’ai retrouvé des questions, j’en ai découvert d’autres, autour d’un choix de vie posé un jour en toute bonne foi, mais pas en toute connaissance de cause.

Choisir et après

Version 133
Et si d’autres mondes étaient possibles ? Et si les Cités de la Grèce antique (Athènes, Argos, Thèbes…) avaient colonisé des continents et étaient devenues de véritables civilisations modernes ? Et si les super-héros avaient réellement existé ? Et si un « journaliste-prêtre » aux étranges pouvoirs était envoyé par son Dieu dans ce monde pour y mener une enquête ?
Une uchronie librement adaptée de la tragédie d’Euripide Les Héraclides – mais surtout une féroce satyre politique et sociale de notre temps.

Peur-répondre
Commentaires amenés à parler. Une création radiophonique de textes trouvés.
Au moment où l’outil politique — peur — est fécondé par la numérisation des médias une réaction semble vitale: articuler et partager les peurs diffuses, sournoises.
Les commentaires sont des fils de discussions sans queue ni tête. Ces polylogues se transforment-ils quant on tente de les faire entendre?
Malgré les algorithmes qui filtrent, analysent, censurent et des équipes d’administrateurs qui gèrent du contenu; il n’y a pas de vue d’ensemble. Nous ne pouvons qu’en retenir des fragments, des instantanés, des snap-shots. Des idées.
Comme matériau d’écriture, Peur-répondre utilise des commentaires écrits, authentiques, trouvés sur internet. Ils sont pris aux sérieux et interprétés par des voix amateurs. Nous avons rassemblé ces fragments sonores sous forme de collage.
Le discours n’est pas détachable du média. Quelle tableau apparaît lors d’une sonification hybride de ces plateformes, forcément subjective et linéaire? Nous avons traduit et rendu audible les éléments visuels des plateformes: Para-textes, Thumbnails, Likes, Scrolls etc.
À la place de la quantification et de la statistique, nous cherchons à rendre compte avec nos moyens artistiques. C’est notre contribution à la discussion.

John Haute Fidélité
Une tragédie shakespearienne dans le monde de Google / Facebook, racontée du point de vue d’une intelligence artificielle fantôme.
Le vieux P‑DG de Poodle – une célèbre multinationale d’intelligence artificielle – est sur le point de mourir. Il communique ses dernières volontés à John Haute Fidélité, le produit-phare de son entreprise, un assistant personnel connecté dont la réputation est de connaître vos désirs mieux que vous – mêmes. Tout son royaume sera transmis à son fils naturel Junior, à l’exception de la chambre forte qui renferme le secret de l’algorithme de John. L’intelligence de John semble si humaine que Poodle père a décidé de l’adopter comme un second fils. Mais après la mort du père, d’étranges voix résonnent dans le palais. Un larsen de désirs inassouvis gronde dans les couloirs. Un crime se prépare. La tragédie de l’ère numérique peut commencer.
Teaser vidéo réalisé par Maël Lagadec.
bOa
bOa vous invite à un rêve,
érotique, dirigé, hypnotique.
Erigez-vous à travers lui,
dansez dans son apesanteur,
jouez avec son énergie,
explorez un monde intérieur!
Seul le teaser est actuellement en écoute
Pamela
Pour le dire en un mot, Pamela, c’est un feuilleton radiophonique à l’eau de rose infesté par un virus poético-trash appelé Processus, mélangeant tout avec tout, et bouleversant de façon délirante l’univers rose bonbon très conventionnel de Pamela et John.
Download the script in English HERE.
Un monde vécu
Un monde vécu est un long voyage fait de rencontres, auprès de ceux et celles qui ne veulent pas se laisser déposséder par la logique de l’agriculture industrielle.
Un documentaire sur la reconquête d’un monde de savoir faire et d’expérience, d’«un monde vécu» comme l’écrivait André Gorz.
Une réflexion sur la nécessaire reconquête de notre liberté.
Vous n’y trouverez ni d’experts ni non experts, mais simplement des personnes qui se mettent en mouvement, se questionnent, tentent de trouver un chemin ou l’engagement laisse une place au plaisir.
HO
HO où j’ai passé quelques semaines à marcher, et à marcher, en Islande, la terre y éjecte sa matière, et sa matière est de l’eau, et sa matière est de l’air, et sa matière est du feu et de la terre. Les plaques (tectoniques) croissent et on croise une multitude de petits geysers, des fumerolles provenant des entrailles de la terre. HO est à la fois un documentaire animalier sur la disparition des dinosaures islandais, un docu-fiction d’expédition volcanique, une fiction sur l’histoire de l’univers et l’apparition de la matière selon les quantas.
C’est une histoire d’attirances, de forces, de répulsions, d’agencements, de chocs. D’amour et de haine. Voici ce que pourrait proposer cette abstraction. Ils sont mignons comme des petits lézards, dangereux comme un T‑rex, et pourtant, ne sont que de l’eau et du vent. Parfois, un peu de terre, bleue. Ou rouge.
Et tout cela fait se rapprocher l’auditeur de sa radio, car il pense qu’un nouveau pulsar interfère avec les fréquences radios de son poste radio.
Mosquito
Le combat d’une jeune femme contre l’utilisation du répulsif sonore Mosquito est le fil conducteur de cette fable caustique. L’appareil en question émet des sons suraigus que seules les jeunes oreilles peuvent entendre. Présenté par son fabricant comme un remède au comportement antisocial, le Mosquito associe toute une partie de la population – les jeunes — à une espèce nuisible. Incapable de distinguer un comportement antisocial d’un autre, il apporte à un problème de société réel une réponse brutale et simpliste, qui déplace le problème plus qu’elle ne le résout. Mais au-delà de cette discrimination évidente à l’encontre des jeunes, le Mosquito en amène une autre plus insidieuse, cette fois à l’encontre des plus vieux, car il révèle à ceux qui ne l’entendent plus qu’ils ont passé l’âge et que leur oreille est sur la pente du déclin. Pour cette raison et pour ménager les susceptibilités, ce documentaire est fortement déconseillé aux personnes de plus de 25 ans.