Naguère, au verso des cartes de navigation, on trouvait le récit d’une aventure maritime exemplaire pour parfaire l’éducation des jeunes marins. En 2014, j’enfile un ciré jaune et embarque à bord du voilier d’un vieux loup de mer pour traverser la Manche. S’engage une conversation autour d’un savoir-faire, d’une pratique: il paraît que la meilleure façon d’apprendre la navigation, c’est de prendre la mer.

La Sardine et le Loup de mer

Gertrude, c’est ton vrai nom ?
- Gertrude, arrête de boire.
— Arrête de me dire Gertrude, arrête de boire.
— Ça va, c’est une blague ! C’est la première fois que je rencontre quelqu’un qui s’appelle Gertrude. Ça me fait penser à Hamlet, la scène finale où la reine Gertrude boit le poison destiné à Hamlet…
— Tu crois que tu es le premier à me la faire ? D’abord le roi dit «Gertrude, ne buvez pas.»
Et elle répond «mais si monseigneur, je bois.» Point. Et je bois. Point.
— Et elle meurt empoisonnée.
…
— Et je t’emmerde.
Le nez dans le guidon
À Bruxelles, deux gars ont choisi, chacun dans leur spécialité, de se lancer. Réparer des biclous à la petite semaine mais en toute liberté pour l’un, livrer des colis en vélo-cargo et poursuivre un entrepreneuriat engagé pour l’autre. Tous deux cherchent comment contourner la compétition économique et pouvoir enfin vive de ce qu’ils aiment faire. Leurs expériences, exemplaires et contrariées, se confrontent à notre envie de conjuguer travail et passion.
Aux douches
«Bruxelles, piscine des Marolles. À l’écart des plongeoirs, des bassins et de l’odeur du chlore, au bout d’un long couloir, se trouve un espace méconnu, celui des bains-douches. Dans l’intimité d’une cabine métallique, les 20 minutes d’eau chaude sont précieuses. Sous le tumulte de l’eau, le temps s’étire, le monde se dissout. La parole se libère. L’eau agit comme un révélateur, fait remonter à la surface des souvenirs anciens. Il y a l’intérieur et le dehors. Avant et après. Les éclats de voix de Viviane, Alfred, Eric, Leo et Marc animent ce lieu, le font résonner.»201
Merci Madame
«Madame, je vais vous confier un secret. Je voudrais bien qu’un jour vous arriviez à me punir pour une véritable raison, que vous considériez que je mérite sincèrement de l’être et non par ce que c’est moi qui vous le demande. Je vous implore la prochaine fois de me punir véritablement pour des raisons fondées et méritées, à vous de voir pourquoi en réfléchissant un peu, vous trouverez sûrement.»
A 39 ans, Michael, infirme moteur cérébral, attend toujours que la vie passe. C’est alors qu’il rencontre Madame et son martinet préféré. Grâce à cette relation singulière, il entreprend une cure sévère de remise en forme physique et psychique, intègre un réseau social et réalise quelques pas — pour la première fois de sa vie — sans aide et sans béquilles. «Merci Madame», première création radiophonique de Marie Lisel, nous invite à partager ce processus étonnant de naissance à soi.
Lien FB: www.facebook.com/MerciMadameLisel
HO
HO où j’ai passé quelques semaines à marcher, et à marcher, en Islande, la terre y éjecte sa matière, et sa matière est de l’eau, et sa matière est de l’air, et sa matière est du feu et de la terre. Les plaques (tectoniques) croissent et on croise une multitude de petits geysers, des fumerolles provenant des entrailles de la terre. HO est à la fois un documentaire animalier sur la disparition des dinosaures islandais, un docu-fiction d’expédition volcanique, une fiction sur l’histoire de l’univers et l’apparition de la matière selon les quantas.
C’est une histoire d’attirances, de forces, de répulsions, d’agencements, de chocs. D’amour et de haine. Voici ce que pourrait proposer cette abstraction. Ils sont mignons comme des petits lézards, dangereux comme un T‑rex, et pourtant, ne sont que de l’eau et du vent. Parfois, un peu de terre, bleue. Ou rouge.
Et tout cela fait se rapprocher l’auditeur de sa radio, car il pense qu’un nouveau pulsar interfère avec les fréquences radios de son poste radio.