Les mots qu’on dit, ces sons si beaux qui sont des mots, ces sons-là font de nous des gens. Mais quand l’un de nous dit ce mot si fou : « je », qui dit : « tu » ?, qui dit : « vous », qui dit : « nous » ? Dans ces sons-là, tout se joue.

Jetuvounou

La parole chanceuse
La Parole chanceuse est, à l’origine, un court texte de Marguerite Duras issu de son recueil La Vie matérielle, dont ne subsiste ici que le titre. L’auteur y décrit l’armement invisible que procure une parole dite « chanceuse » face à un auditoire. Et quand ça vous est arrivé une fois parait-il, la parole chanceuse, ça vous arrive tout le temps ensuite.
L’emprunt de cette formulation « magique » sert de prétexte au déroulement d’un récit : le quotidien d’un foyer de jeunes filles, leurs apprentissage du monde. Les indices de temps, de lieux et d’actions sont lacunaires. À ce récit est enchâssé le discours de Mohamed Ali qui précéda son combat contre George Foreman en 1974.
La Parole chanceuse est une pièce radiophonique et musicale qui interroge tout à la fois le pouvoir émancipateur du verbe mais aussi son impuissance. Le premier enjeu de cette pièce fut d’interroger les codes du récit oral où la dramaturgie repose tout autant sur les mots qu’à travers la voix du narrateur, sa prosodie. Ce double lexique, entre représentation du langage et perception sensible de la voix, est devenu terrain d’exploration formel et musical. Cette infirmité du verbe à figurer les angles morts du langage est contournée par la voix elle-même. Le trébuchement des énoncés, les grains de voix variés, les arrêts et fractures donnent certains indices perceptifs au récit, à sa narration. Marguerite Duras et Mohamed Ali sont convoqués comme les figures tutélaires de cette « parole chanceuse », chacun muni de leur arsenal, concision implacable du texte et force d’intimidation du discours.
A lire un article dans Bela.

Avec le vent
Tout d’abord, il y a le souffle, celui qui rassure…
Ensuite arrive le son, celui qui raconte…
Virginia, Aram et Vardan soufflent leurs émotions et de ce souffle nous parviennent leurs histoires. L’histoire de l’exil, des souvenirs d’Arménie, un jour où le vent s’est levé et où il a fallu tout quitter.

La première fois que je suis devenu fou(le)
«Je pénétrais dans un champs de conscience qui m’était jusqu’alors interdit ou caché et je n’y reconnaissais rien. J’ai eu l’impression vertigineuse d’accéder à un nouvel étage de mon être. Je ne savais pas si j’étais mort ou si je venais de naître. Tout y était inouï et incertain. Je ne pouvais plus interpréter ce que je ressentais. J’avais un nouvel univers à déchiffrer dont chaque signe était un miroir de ma perplexité.
Je me suis dit, ou plutôt cela s’est dit à travers moi :
Ma folie est le dernier rempart entre moi et une liberté totale.
Qui cédera le premier ? Le rempart ? Moi ? Ou la Liberté ?»

Qualia
Cinq femmes artistes provenant de différentes cultures mettent en paroles une expérience physique forte, marquante à vie. L’une d’entre elles ne dit pas la vérité. Du langage corporel et du langage parlé. De la richesse du bilinguisme. De la complexité des traductions. De l’usage du sens, du son et des sens.
Qualia questionne l’utilisation du son dans le storytelling, sa capacité à toucher le subconscient, sa puissance à provoquer des réactions physiques et des images mentales. Vous voyez ce que je veux dire?

El Gat

Photo de Aylen Torres
El Gat est aux aguets, il observe attentif et amusé la vie qui passe sur la Rambla del Raval. À travers l’écoute des paysages sonores du quartier et de la parole données aux habitants et passants, l’énigmatique Gat va révéler ses vies passées.
Du 12 au 24 septembre 2016, l’artiste sonore Chloé Despax réalise au cours d’une résidence à La Place cette pièce radiophonique sur El Gat, sculpture monumentale en bronze réalisée par Botero.
L’hörspiel qui en résulte est composé d’éléments sonores hétérogènes, collectés au travers d’une variété de dispositifs techniques et participatifs dans l’espace public. Soundscapes, poésies, matières sonores abstraites, multiplicité de voix et de langues s’y entremêlent pour donner corps et vie au félin gigantesque.

L’escamoteur
Mesdames et Messieurs venez expérimenter l’incroyable aventure de la magie à la radio avec l’unique et inimitable Alain Demoyencourt !
Des tours de magie sonore, de la poésie et des baleines, c’est ce soir dans votre poste de radio !
bOa
bOa vous invite à un rêve,
érotique, dirigé, hypnotique.
Erigez-vous à travers lui,
dansez dans son apesanteur,
jouez avec son énergie,
explorez un monde intérieur!
Seul le teaser est actuellement en écoute
Pamela
Pour le dire en un mot, Pamela, c’est un feuilleton radiophonique à l’eau de rose infesté par un virus poético-trash appelé Processus, mélangeant tout avec tout, et bouleversant de façon délirante l’univers rose bonbon très conventionnel de Pamela et John.
Download the script in English HERE.
Des cailloux dans les poches
Je prends mon temps, je n’écoute même plus quand tu me dis que tu en as assez de m’attendre, je m’en veux déjà à l’idée de couper ta voix au montage, et j’enregistre encore la musique d’une camionnette, un marchand de glaces ou peut-être de fruits, je suis trop loin pour voir. Tu montes avec lui et tu t’en vas.