Quatre voix d’hommes et femmes parcourent en allemand et en français les Sonnets à Orphée de Rainer Maria Rilke. Les voix, murmurées et vocalisées, enchevêtrent les langues et se déploient comme une matière sonore.
Mots, timbres, expression, scansion, suspensions, soupirs, rires… nous parlent de l’intérieur de l’être, celui animé de souffle et soumis simultanément à la gravité terrestre et à l’attraction des astres.
Et tout se tut — Und alles schwieg
Merci Madame
«Madame, je vais vous confier un secret. Je voudrais bien qu’un jour vous arriviez à me punir pour une véritable raison, que vous considériez que je mérite sincèrement de l’être et non par ce que c’est moi qui vous le demande. Je vous implore la prochaine fois de me punir véritablement pour des raisons fondées et méritées, à vous de voir pourquoi en réfléchissant un peu, vous trouverez sûrement.»
A 39 ans, Michael, infirme moteur cérébral, attend toujours que la vie passe. C’est alors qu’il rencontre Madame et son martinet préféré. Grâce à cette relation singulière, il entreprend une cure sévère de remise en forme physique et psychique, intègre un réseau social et réalise quelques pas — pour la première fois de sa vie — sans aide et sans béquilles. «Merci Madame», première création radiophonique de Marie Lisel, nous invite à partager ce processus étonnant de naissance à soi.
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VOIX#AGES
A travers la ville, dans la maison de repos, avec nos corps… a la découverte des sons qui nous entourent, l’éveil des émotions… le feu, l’amour, la gare, le bruit du rouge… le mystère et l’inconnu, les peurs, le noir de la guerre… les souvenirs qui s’écoulent et se rencontrent là ou la Meuse et la Sambre partent ensemble…On connaît cette chanson… le soleil, la lumière et le réverbère… on s’éclaire, on marche, on chante, on voyage ensemble…
La femme sans visage
«La femme sans visage» est un rêve. Les personnages n’ont pas de visage. Ils ne sont plus que voix, et les voix des personnages déclinent un même texte, une même musique, un même fantasme. La sensualité des voix est étrange parce qu’elle renvoie à la mort. L’auditeur est dans une sorte de demi-sommeil: il écoute les voix des quatre comédiennes qui se partagent le texte pour ne former qu’un personnage, dans quatre langues (Français, Anglais, Italien et Allemand) et il entend des sons du réel, extérieurs au rêve qui peuvent intervenir comme éléments déclencheurs ou de rupture. Les deux temporalités (réel et rêve) s’influencent.
Mosquito
Le combat d’une jeune femme contre l’utilisation du répulsif sonore Mosquito est le fil conducteur de cette fable caustique. L’appareil en question émet des sons suraigus que seules les jeunes oreilles peuvent entendre. Présenté par son fabricant comme un remède au comportement antisocial, le Mosquito associe toute une partie de la population – les jeunes — à une espèce nuisible. Incapable de distinguer un comportement antisocial d’un autre, il apporte à un problème de société réel une réponse brutale et simpliste, qui déplace le problème plus qu’elle ne le résout. Mais au-delà de cette discrimination évidente à l’encontre des jeunes, le Mosquito en amène une autre plus insidieuse, cette fois à l’encontre des plus vieux, car il révèle à ceux qui ne l’entendent plus qu’ils ont passé l’âge et que leur oreille est sur la pente du déclin. Pour cette raison et pour ménager les susceptibilités, ce documentaire est fortement déconseillé aux personnes de plus de 25 ans.