«Je pénétrais dans un champs de conscience qui m’était jusqu’alors interdit ou caché et je n’y reconnaissais rien. J’ai eu l’impression vertigineuse d’accéder à un nouvel étage de mon être. Je ne savais pas si j’étais mort ou si je venais de naître. Tout y était inouï et incertain. Je ne pouvais plus interpréter ce que je ressentais. J’avais un nouvel univers à déchiffrer dont chaque signe était un miroir de ma perplexité.
Je me suis dit, ou plutôt cela s’est dit à travers moi :
Ma folie est le dernier rempart entre moi et une liberté totale.
Qui cédera le premier ? Le rempart ? Moi ? Ou la Liberté ?»

La première fois que je suis devenu fou(le)

El Gat

Photo de Aylen Torres
El Gat est aux aguets, il observe attentif et amusé la vie qui passe sur la Rambla del Raval. À travers l’écoute des paysages sonores du quartier et de la parole données aux habitants et passants, l’énigmatique Gat va révéler ses vies passées.
Du 12 au 24 septembre 2016, l’artiste sonore Chloé Despax réalise au cours d’une résidence à La Place cette pièce radiophonique sur El Gat, sculpture monumentale en bronze réalisée par Botero.
L’hörspiel qui en résulte est composé d’éléments sonores hétérogènes, collectés au travers d’une variété de dispositifs techniques et participatifs dans l’espace public. Soundscapes, poésies, matières sonores abstraites, multiplicité de voix et de langues s’y entremêlent pour donner corps et vie au félin gigantesque.

Une vie partagée
Augusta était apicultrice et avait un secret. Au printemps, lorsqu’un essaim sortait de la ruche, elle venait silencieusement s’assoir à proximité et déposait un panier devant elle. Après un temps plus ou moins long, l’essaim prenait son envol et les abeilles, par milliers, entraient dans son panier. A présent disparue, personne ne sait comment elle procédait.
« Une vie partagée », chronique de cette période d’essaimage, nous fait entendre la voix d’hommes et de femmes qui, par la qualité de la relation qu’ils ont tissée avec leurs abeilles, nous amènent à nous interroger sur notre relation au monde animal et à l’environnement, sur la science et, finalement, sur notre humanité.

La Sardine et le Loup de mer
Naguère, au verso des cartes de navigation, on trouvait le récit d’une aventure maritime exemplaire pour parfaire l’éducation des jeunes marins. En 2014, j’enfile un ciré jaune et embarque à bord du voilier d’un vieux loup de mer pour traverser la Manche. S’engage une conversation autour d’un savoir-faire, d’une pratique: il paraît que la meilleure façon d’apprendre la navigation, c’est de prendre la mer.

Jouk li jou
Tourbillon d’hommes et de poussière, Port-au-Prince ne se tait jamais. De l’aube à l’aube, 2 millions d’habitants, de coqs et de chiens déambulent sur des trottoirs invisibles, livrés à eux-mêmes pour effacer les dernières traces du séisme du 12 janvier 2010. Voici les chants de ceux qui, chaque jour, cherchent à apaiser la terre qui gronde ou à crier plus fort qu’elle.
JOUK LI JOU en écoute sur:
Cette création a été realisée en parallèle du documentaire audio de Caroline Berliner «Jusqu’à ce qu’il fasse jour» (52 min) consacrée à trois artistes de Port-au-Prince lors du festival de théâtre Quatre Chemins, à découvrir par ici.

Jusqu’à ce qu’il fasse jour
Haïti, décembre 2014.
Poètes et penseurs s’apprêtent à investir les ruines de Port-au-Prince pour présenter au public leurs prochaines créations théâtrales.
De quoi rêve-t-on quand on a 30 ans à Port-au-Prince ? Pour soi-même, pour l’autre pour le pays ? Quelle place occupe l’artiste dans un pays où tout pousserait vers d’autres priorités, plus criantes, plus nécessaires ? Avec quoi s’avance-t-on dans l’âge adulte dans un pays où l’on dit que l’on survit plutôt que l’on vit ?
A l’aube du Festival de théâtre Quatre Chemins — et de la commémoration du séisme qui dévasta le pays cinq ans plus tôt – Caroline Berliner a suivi leur déambulation sur le territoire de la capitale et a cherché les coïncidences entre fiction et réalité, parcours intime et histoire collective, nécessité artistique et engagement citoyen.
En parallèle de ce documentaire, Félix Blume et Caroline Berliner ont réalisé JOUK LI JOU, une carte postale sonore où l’on peut entendre les chants et les sons d’une journée à Port-au-Prince. C’est produit par Arte Radio et c’est à découvrir par ici.
Un article «UNE RADIOGRAPHIE DE PORT-AU-PRINCE» est paru dans le MagHaiti: à lire ici http://www.maghaiti.net/jusqua-ce-quil-fasse-jour-une-radiographie-de-port-au-prince/

Come come
Écouter les sirènes signifie être entré dans l’espace central d’une tonalité qui nous interpelle intimement et désormais, vouloir rester dans la source d’émotion de ce son dont on ne peut se passer .
Peter Sloterdijk, Sphères I. Bulles (1998)
Come Come est né d’une interrogation fascinée sur la figure des sirènes, à partir de celles d’Homère, qui révélèrent à Ulysse un « trésor » de science. Quel était-il ? L’histoire ne le dit pas. Mais si les sirènes revenaient dans notre monde contemporain, quel serait ce « trésor » adressé aux humains ? Dans une fiction empreinte de réalisme magique, Isabelle Dumont et Candy Saulnier nous guident à la découverte de cette énigme à travers un voyage vocal et musical.
Cette fiction radiophonique est la première partie d’un diptyque sur les sirènes dont la prochaine étape prendra la forme d’un récital scénique.
bOa
bOa vous invite à un rêve,
érotique, dirigé, hypnotique.
Erigez-vous à travers lui,
dansez dans son apesanteur,
jouez avec son énergie,
explorez un monde intérieur!
Seul le teaser est actuellement en écoute
Des cailloux dans les poches
Je prends mon temps, je n’écoute même plus quand tu me dis que tu en as assez de m’attendre, je m’en veux déjà à l’idée de couper ta voix au montage, et j’enregistre encore la musique d’une camionnette, un marchand de glaces ou peut-être de fruits, je suis trop loin pour voir. Tu montes avec lui et tu t’en vas.
Be scape
C’est une marche traversant des espaces sonores Belges. Namur, Eupen, St-amands, Malines, Binche… Des sons récoltés sur une période de trois ans.
Les temps et les espaces se superposent, l’auditeur est invité à les traverser.
La vie se déroule et chante, trépigne, longe des canaux, frappe et martèle le sol. Il y a de grands espaces, des tours, des rivières, mais aussi des pièces fermées, des chambres et des escaliers qui communiquent avec le dehors. Cette composition est également un rappel de l’importance des sons du quotidien face à l’uniformisation commerciale.
Oeuvre inspirée par les textes de Jacques Darras et nos traversée de la Belgique.